Thursday, September 01, 2005

 

DESS de Propriété Préhistorique (Master 2 Propriete Industrielle)






FORMATION

Tout d'abord, il faut savoir que le DESS (maintenant Master 2) vit sur sa réputation. Et celle-ci tient plus au nom "Panthéon" et à celle de son directeur qu'à la qualité intrinsèque de la formation. Comme partout, il y a de bons et de mauvais professeurs. Certains sont très bons (cours et TD de brevets, tout particulièrement). D'autres sont particulièrement mauvais : l'un d'eux se contente de pratiquement dicter (!!!) son cours et les élèves/enfants de noter (!) Pas vraiment ce à quoi on s'attend en troisième cycle. Un autre n'est audible qu'à la première rangée (les autres dorment et abandonnent donc) ; c'est dommage car c'est le plus passionnant de tous quand on prend la peine de l'écouter. Un autre interroge au hasard comme au collège (il est détesté d'une année sur l'autre). Il existe de nombreux recoupements entre les différents cours ; ou à l'inverse, on attend des étudiant(e)s des connaissances... qu'ils viennent acquérir. L'organisation pédagogique existe-t-elle seulement ? Inutile de dire que certains cours sont totalement désertés (un bon tiers ?). Le seul cours conseillé est celui du directeur du DESS en droit de la concurrence. Non que le cours soit brillant (il est brouillon et redondant ; les cours de licence et maîtrise sont bien meilleurs), mais car si on ne vient pas, gare... Contrairement à ce qu'affirment avec force les professeurs et le directeur du DESS en particulier, l'assuiduité n'entre (vraiment pas) en ligne de compte pour les appréciations de fin d'année. Y compris les cours du samedi et les séminaires (où l'appel est effectué). Il est donc chaudement recommandé de se "servir" selon ses propres intérêts.

Concernant les examens, ils sont expédiés en 2 écrits principaux et deux notes de contrôle "continu" (qui n'a pratiquement rien de "continu"). Quelques oraux éclairs et c'est quasiment fini. Reste un mémoire, qu'on conseille officiellement de commencer au début de l'année ; dans les faits, les étudiants évacuent par copier/coller un petit 40 pages (écrit gros et interligne espacé) pendant l'été. Certains y consacrent énormément d'énergie, mais cela ne paye pas. Une très large majorité d'étudiant(e)s obtiennent leurs diplômes, mais certain(e)s sont sacrifié(e)s : en cas d'accident, aucun rattrapage n'est possible. Ce diplôme est l'un des très rares à ne comporter qu'une seule et unique session d'examen, ce qui est parfaitement inouï. Dans la quasi-totalité des troisièmes cycles existent deux sessions : juin et septembre. Pas ici. Les étrangers et les professionnels en activité sont en première ligne pour échouer ; il n'y a pas de traitement de faveur (c'est normal) mais pas la moindre attitude de compréhension et/ou d'encouragement. L'ouverture sur le monde n'est pas vraiment la caractéristique principale de la formation.

Les écrits de marque sont très durs ou très idiots (recracher le cours). Les écrits de brevets ou de concurrence très aléatoires (les annales de certaines années sont faciles ; d'autres sont des pièges). Exemple : "le brevet communautaire : passé, présent, futur". Etant donné les cours dispensés pendant l'année, je vous souhaite bien du plaisir. Il faut faire très attention : il y a un très grand décalage entre les cours dispensés et les sujets des écrits.

Etant donné le volume horaire particulièrement léger (ou arrangeant pour certains), un emploi en parallèle, des stages ou le suivi d'un autre cursus est possible et même fortement recommandé. A moins de vouloir passer un an de vacances, ce qui est possible... Il y a possibilité de s'épanouir dans ce DESS, en faisant des recherches personnelles par exemple. Mais la réputation de qualité, en standard, est largement usurpée.

AMBIANCE

Durant mon année : passable. De ce que je sais d'autres promotions (les réseaux informels fonctionnent à plein, même inter-promotions), certaines échappent à la règle de l'atonie. Comme partout, certaines promotions peuvent être très sympa. Concernant le dynamisme de la vie estudiantine, la direction n'encourage pas les initiatives, loin s'en faut, passé le discours de façade. L'ADIP2 reste généralement inerte, car les étudiant(e)s comprennent assez vite de quoi il retourne. A la vérité, il n'y a rien de bon à en faire, objectivement. Le seul vrai chantier est celui du travail à plusieurs et du partage de l'information. Et là, le plus stupéfiant, ce sont les échanges rigoureusement inexistants entre les étudiants du DEA de Propriété Littéraire et Artistique et ceux du DESS de Propriété Industrielle. Il y aurait pourtant de quoi faire ! Et c'est peu le comble pour un cursus de Propriété Industrielle, qui, précisément, doit veiller à innover ou à tout le moins appliquer les bonnes pratiques de recherche et partage de l'information.

ORGANISATION

Il date du 19ème, de l'époque où les juristes devaient aller fouiner dans les bibliothèques poussiéreuses. Ne serait-ce que la plaquette officielle sur Internet donne le ton : un décalage abyssal avec les techniques modernes de communication et les pratiques de travail en groupe. Même un particulier n'accepterait pas de renvoyer de lui une image aussi vieillotte. A moins qu'il n'ait été refait depuis le temps : http://www.u-paris2.fr/adipdeux/dess/index.html

La scolarité ne connaît pas le mail. Et pour vous inscrire, il faudra replonger l'univers de la télématique (rechercher votre ... minitel). On croit rêver parfois.

CONCLUSION

Un bel endroit, un titre qui sonne. A l'envers du décor, un temps libre vertigineux, une organisation plus que médiocre et des méthodes préhistoriques. Chaudement recommandé si vous avez une activité en parallèle. Si vous voulez apprendre quelque chose, allez au CEIPI, dont la qualité du cursus n'est plus à démontrer. C'est incontournable, de plus. Le DESS de Droit de le Propriété Intellectuelle Appliquée (Faculté de droit de Paris XII - Saint Maur) a aussi une excellente réputation ; voir le programme des études qui est très complet à : http://www.univ-paris12.fr/droit/dess_pia/pages/divers/plaquette.htm

Avantages : au Panthéon et la réputation (mais pour les non-initiés seulement)

Inconvénients : formation très légère (volume horaire réellement indigne d'un troisième cycle), organisation médiocre et évaluation aléatoire.

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